Au programme :
Introduction par Paul ARON, professeur de littérature et théorie littéraire à l’Université Libre de Bruxelles, principalement aux XIXe et XXe siècles.
Visite commentée de l’exposition par Patrick MOENS, qui a procédé à la sélection et à l’organisation des documents présentés et nous en a prêté la majeure partie.
Les vaincus : 7 personnages en quête de justice et de libertéÉcoute d’extraits et présentation par Nadine JANSSENS, historienne et autrice de ce documentaire radiophonique.
« Les Vaincus est la première réalisation de Rakonto, une jeune association née du désir de travailler sur le récit et la transmission, au croisement de l’histoire, la politique et la littérature.
(...) Si l’utopie éclose en Russie en 1917 fut un cauchemar pour les uns, elle représenta aussi une formidable explosion de possibles soudain à portée de main. Il est nécessaire, aujourd’hui, de se pencher sur ces événements à travers celles et ceux qui ont, de leurs histoires, tissé les Histoires. Il est urgent de se poser la question du pouvoir, de l’organisation de la société, la liberté individuelle et la justice sociale.
1917 est tissé de multiples contradictions : le vrai courage, hier comme aujourd’hui, consiste à regarder les nuances en face. (...) Pour saisir toute la complexité et la densité d’une époque agitée par des courants contradictoires, où l’humain révèle à la fois l’étendue de la bassesse autant que sa formidable grandeur, nous avons choisi de l’appréhender au travers de sept personnages dont le parcours et l’histoire personnelle se mêlent aux événements politiques ; sept personnages pour qui les
mots – conte, poésie, harangue, essai, littérature scientifique, articles, roman – leur furent aussi vitaux que le combat et l’espoir. Ce sont : Maria Nikiforova, Victor Serge, Evguenia Iaroslavskaïa-Markon, Isaac Babel, Anna Barkova, Panaït Istrati et Raïssa Bloch. »
Présentation du n°231 de la revue C4
Octobre 17 – Il était une fois la RévolutionNous avons peut-être quitté l’âge des idéologies pour entrer dans celui des récits. Le charme de la Révolution d’Octobre, lui, continue d’opérer. Forcément (diront les uns). Et heureusement (ajouteront certains). C’est que cet événement a été conçu comme un mythe fondamental - par Eisenstein, Bertolt Brecht, ou encore votre oncle Jules. Un mythe à la puissance contagieuse qui a su mettre en scène des personnages héroïques (Pélagie Vlassova alias La Mère, le perchiste Sergeï Bubka
ou l’astronaute Yuri Gagarine), construire des décors immenses et parfois paradoxaux (les superblocks), produire des icônes puis les oublier (Kollontaï), inventer d’improbables objets cultes (les Lada). Un mythe qui continue donc de fonctionner mais sur un mode différent depuis la chute, elle aussi retentissante et presque aussi mythique, de l’Homo Sovieticus. Un mythe, avec ses ombres et ses tensions, que la rédaction C4 désirait ardemment explorer.
Entrée libre.