émission spéciale de Caroline Roux
un film de Marie Lorand écrit avec Barbara Stec
Le Président américain Joe Biden l’a qualifié de « tueur » en mars dernier, un compliment qui lui a très vite été retourné. Une escalade verbale au parfum de guerre froide entre le président américain et Vladimir Poutine. Pourtant, le chef du Kremlin n'a jamais paru aussi fort : après 22 ans au pouvoir et une nouvelle victoire aux élections en septembre dernier, une révision constitutionnelle le rend désormais éligible jusqu’en 2036, et donc plus «tsarifié» que jamais.
En deux décennies, Poutine a réussi à éliminer toute réelle concurrence politique autour de lui. Son seul adversaire sérieux, Alexeï Navalny, croupit dans une colonie pénitentiaire après avoir été empoisonné ; ses partisans sont arrêtés par milliers et les pressions occidentales n’y font rien. Sur la scène internationale, le maître du Kremlin multiplie les offensives : ingérences électorales, annexions territoriales, affaires d’espionnage, recours à des armes interdites … Poutine s’affranchit de toutes les règles et rien ne semble arrêter cet ancien espion qui rêve d’une Russie au centre du jeu.
En pleine actualité, la Russie de Poutine inquiète à différents niveaux. Gros exportateur de gaz, elle est accusée de chantage énergétique sur les Européens avec des prix qui bondissent à la veille de l'hiver. L'enjeu serait de contraindre l'Europe à s'engager sur des contrats de plusieurs années. Son rapprochement avec la Chine pose aussi question.
En France enfin, alors que la campagne pour la présidentielle démarre, l'éventualité d'une ingérence russe est redoutée par beaucoup. La question est en réalité de savoir jusqu’où Poutine est prêt à aller pour se maintenir au pouvoir. Quel est son pouvoir de nuisance au sein de nos démocraties occidentales, dont il est devenu le meilleur ennemi ?
A l’occasion d’une nouvelle soirée spéciale C dans l’air, Caroline Roux vous emmène à la rencontre d’un homme à sang froid et à la poigne de fer. Des tranchées du Donbass aux pavés de la Place Rouge, en passant par les coulisses du parlement européen et les stades centrafricains, une plongée au cœur du système Poutine avec les meilleurs experts de C dans l’air et la participation d’invités exceptionnels, interviewés par Caroline Roux.
Les invités :

François CLEMENCEAU - Rédacteur en chef international du Journal du Dimanche

Philippe DESSERTINE - Directeur de l’institut de Hawhidtute Finance

Clémentine FAUCONNIER - Politologue spécialiste de la Russie et Maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Haute Alsace

Laure MANDEVILLE - Grand reporter au Figaro, ancienne correspondante en Russie
Entre autres extraits d'intervenants :
Michel Eltchaninoff, Elena Vavilova, Jean-Dominique Merchet, Andreï Kozovoï, Maria Butina, Benoît Vitkine, Alexeï Navalny, François Clemenceau, Dmitri Peskov, Clémentine Fauconnier, David Cameron, François Hollande, Ruslan Leviev, Nathalie Loiseau, Raphaël Glucksmann, Thierry Mariani, Mikhaïl Khodorkovski, Jean-Yves Le Drian.

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Poutine, le Tsar moderne, par Kevin Dupont Dimanche 17 octobre 2021 11:53
Diffusion le 17 octobre à 20h55 sur France 5
Cela fait maintenant près de vingt-deux ans qu’il dirige la Russie d’une main de fer et ce n’est pas près de s’arrêter. Une révision constitutionnelle permet à Vladimir Poutine de rester président jusqu’en 2036, soit potentiellement presque quarante ans au pouvoir! La démocratie espérée après la chute de l’URSS semble désormais loin. Pour comprendre comment la Russie a pu basculer dans un tel autoritarisme, C dans l’air consacre un numéro spécial à Vladimir Poutine, d’abord avec la diffusion d’un documentaire, puis avec l’organisation d’un débat en plateau avec plusieurs experts de la politique russe.
Le sujet est globalement traité selon deux perspectives. La première s’intéresse à la situation interne du pays, où Vladimir Poutine a réussi à éliminer tous ses concurrents sérieux. L’exemple d’Alexeï Navalny, empoissonné puis placé en colonie pénitentiaire, est éloquent mais il n’est pas le seul. Ils sont des milliers à avoir été arrêtés. Pour couvrir ces agissements, le Kremlin peut se reposer sur les médias russes et ainsi obtenir l’approbation de la majorité de la population, qu’importent les difficultés politiques, économiques ou encore sanitaires.
Puis il y a la perspective internationale, car l’emprise du président russe ne s’arrête pas aux frontières de son État. Évidemment, on pense au conflit avec l’Ukraine, mais les ambitions de Vladimir Poutine vont aussi bien au-delà. Exemple ici avec la présence russe en Centrafrique, l’influence sur les coulisses du Parlement européen, etc. Le but: mettre la Russie au centre de l’échiquier international, sur fond de paranoïa des très puissants services secrets russes vis-à-vis d’un « ennemi aux portes du pays », notamment l’Otan.