Le Site de la Chaire d’études Europe-Russie de l'UCLouvain
Les 5 principes directeurs des relations UE-Russie, 5 ans après.
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Auteur : Laetitia Spetschinsky Le site de la chaire d’études Europe-Russie de l’UCLouvain Cette contribution présente les résultats d’une série d’échanges informels et d’interviews réalisés depuis la fin février auprès d’observateurs privilégiés qui ont préféré garder l’anonymat. L’un de ces interlocuteurs, M. Jim Cloos, Senior Associate Fellow à l’Institut Egmont (Bruxelles), a toutefois accepté de livrer à Europe.Russie.Debats une réponse resserrée sur la question « Faut-il réviser les cinq principes directeurs de l’UE à l’égard de la Russie ? ». Sa réflexion, nourrie par une longue carrière au cœur de la décision européenne, est publiée en encadré. Les cinq principes dans le contexte actuel : 1. Les accords de Minsk sur l’Est de l’Ukraine. 2. Des relations renforcées avec les partenaires orientaux et d’autres voisins de l’Union, y compris l’Asie centrale. 3. Le renforcement de la résilience de l’Union. 4. Une coopération sélective avec la Russie sur des questions présentant un intérêt pour l’Union. 5. Le soutien aux contacts interpersonnels. Trois pistes de réflexion pour une Realpolitik fidèle aux valeurs européennes.
Faut-il réviser les cinq principes directeurs de l’UE à l’égard de la Russie? La réponse de Jim Cloos, Senior Associate Fellow, Institut Egmont, Belgique Les principes adoptés en mars 2016 étaient censés aider à débloquer la situation. Cela ne s’est pas fait. Ils restent largement valables, mais il convient de les rendre plus opérationnels et d’en faire une politique cohérente pour atteindre nos objectifs politiques. être intraitable dans la défense de nos intérêts et valeurs. La façon dont notre HR a été traité est inacceptable ; répondre à toute tentative de déstabilisation (Cyber et autre) et accroître notre résilience et autonomie stratégique. La coopération avec l’OTAN sera d’autant plus importante que la Russie se montrera agressive ; respecter la nation russe et travailler avec la société civile russe ; garder les canaux de communication ouverts, mais pas dans le désordre où chaque rencontre est vue comme une victoire par le Kremlin et une trahison par certains Etats membres ; utiliser peut-être davantage l’OSCE comme un canal de communication ; considérer les sanctions comme un instrument efficace au service d’une politique, pas comme une fin en soi; défendre le droit des pays situés dans le voisinage de l’UE et de la Russie de choisir leur propre destinée et les assister, sans raisonner en termes de confrontation de blocs et de choix binaires; relancer Minsk, en accord avec nos conditions, mais sans en faire un préalable absolu pour toute forme de coopération avec la Russie ; ne pas exclure des coopérations sélectives qui font du sens, sur le plan bilatéral et global (énergie, vaccins, espace, climat…) ; faire preuve de plus de Realpolitik : sur la Syrie et la Libye plus de dialogue avec la Russie aurait peut-être conduit à un meilleur résultat pour les peuples concernés et le monde ; ne pas pousser les Russes dans les bras chinois, ce qui n’est pas un risque zéro. Or, un bloc sino-russe changerait la donne et nous obligerait à retourner à une logique bloc contre bloc qui serait bien plus dangereuse que celle de l’après-guerre.
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