Du 16 au 20 janvier, BOZAR présente la 2e édition de Bridges, East of West Film Days, consacré aux cinémas des pays bordant la lisière orientale de l’Europe : Géorgie, Ukraine, Arménie, Azerbaïdjan, Moldavie et Biélorussie. En présence des réalisateurs.
Pour sa 2
e édition, Bridges s’agrandit et propose
une quinzaine de films à découvrir en
5 jours, en
présence des réalisateurs.trices. Si la Géorgie et l’Ukraine se sont partagé la première édition, l’
Arménie et la
Biélorussie font cette année leur entrée dans Bridges avec de belles productions à découvrir.
L’Arménie, qui a connu sa révolution de velours en juin dernier, portée par une jeunesse en pleine ébullition, trouve cette année une place de choix dans la programmation.
David Safarian, après la Cinémathèque française, le Golden Apricot Film Festival et The Eye à Amsterdam, sera parmi nous pour la présentation de « Hot Country/Cold Winter ». Et une soirée de
courts métrages consacrera la jeune génération de cinéastes qui se partagent entre poésie et activisme.
Le cinéma biélorusse qui commence à se profiler à l’international sera présent avec deux films réalisés par des femmes.
« Crystal Swan » de Darya Zhuk, qui a fait l’ouverture du Festival Karlovy Vary et qui représentera la Biélorussie aux prochains oscars, met en scène une DJ jeune et énergique cherchant à fuir la Biélorussie post-soviétique des années 90 pour les États-Unis. Dans un tout autre style,
« Tomorrow » de Yulia Shatun, récompensé au FID de Marseille, suit, sur fond de décor enneigé, un professeur d’une petite ville de Province confronté à la dureté du chômage.
L’Ukraine et la
Géorgie restent bien représentés dans le panorama, avec respectivement 2 et 3 films : l’Ukraine avec son cinéma militant et la Géorgie avec son cinéma plus introspectif tourné vers la famille et les traditions. Pour l’Ukraine, pointons
« When the Trees Fall », premier film de
la réalisatrice Marysia Nikitiuk, présenté dans la section Panorama de la Berlinale et qui alterne entre les paysages de la campagne ukrainienne et le monde intérieur de l’héroïne. Et
« Delta » de Oleksandr Techynsky, documentaire immersif sur la vie autour du Delta du Danube
. La Georgie présentera, pour la clôture,
« Namme » de Zaza Khalvashi, ode cinématographique aux traditions ancestrales, nourrie par la beauté de la campagne géorgienne. Et la jeune réalisatrice
Elene Neveriani introduira son premier film «
I am Truly a Drop of Sun on Earth », une balade en noir et blanc aux côtés des laissés-pour-compte de la société géorgienne. La réalisatrice en profitera pour aborder des thèmes soulevés dans son film comme la tolérance, la migration et l’espoir.
Dans ces contrées, sous l’ère soviétique, sont nés de grands cinéastes comme Sergei Paradjanov, Artavazd Pelechian, Otar Iosseliani, Lana Gogoberidze, Oleksandr Dovzhenko, Kira Muratova, Rouben Mamoulian, ainsi que des trésors cinématographiques qui restent pour tout cinéphile des œuvres incontournables. C’est pourquoi,
BOZAR fera un retour « cinématographique » dans le passé. Ouverture de Bridges avec
« My Grandmother » (1929) de Kote Mikaberidze, satire fantasmagorique de la bureaucratie soviétique. La projection sera accompagnée live par deux musiciens géorgiens. Le court métrage
« Hakob Hovnatanyan » de Paradjanov sera montré dans sa version restaurée et introduit par Daniel Bird.
« Asthenic Syndrom » (1989) de Kira Muratova, Ours d’argent à Berlin en 1990, est considéré comme le « premier film post-soviétique »
. Muratova, décédée en juin dernier, a reçu la reconnaissance des festivals européens à la fin de la Perestroïka: en 1990, elle a été invitée comme membre du jury à la Mostra de Venise et en 1994, elle a reçu le Léopard d'honneur au Festival de Locarno.
Bridges aura l’honneur d’accueillir la réalisatrice géorgienne
Lana Gogoberidze pour la présentation de
« Several Interviews on Personal Matters » (1978), l’un des premiers films à faire référence aux camps de Staline et à témoigner de la position de la femme à l’époque communiste.
Lana s’entretiendra sur son parcours dans le cinéma et dans la politique et sur ce qu’est être une femme en Géorgie.Les
femmes dominent largement dans le panorama, que ce soit dans les films de répertoire avec la Géorgie et l’Ukraine qui connaissent une longue tradition de femmes cinéastes, ou à travers la jeune génération qui s’engage, caméra au poing, pour portraitiser leurs pays en transformation.
L’industrie cinématographique de ces pays tournés vers l’Europe est en plein renouveau ! Ce cinéma prolifique, esthétique, aux saveurs toutes particulières, est à découvrir sur les écrans de BOZAR durant 5 jours et en présence des réalisateurs. Dépaysement garanti !Bridges Industry Day -17.01.2019
Bridges présente un nouveau pilier :