Cher Docteur Machouraut,
(Chef de Service Soins Intensifs Hôpital de Bastogne).
Merci encore, je ne pourrai vous le dire assez, pour les bons soins prodigués à mon époux Gaïdovsky-Potapovitch Alexandre.
Vous êtes un des rares qui approchez la souffrance avec tant d'humanité et d'amour, je lai ressenti durant ces 35 jours d'agonie au chevet du patient. Merci, merci.
Vous comprendrez sans doute ma question. Mais pourquoi criait-il ? Et bien oui, durant ce pénible chemin vers la mort, c'est ce qui m'a le plus frappée ! Ce fut les cris répétés de ce saint homme avant d'atterrir chez vous aux Soins Intensifs.
Je suis poète et je me suis énormément appliquée pendant cette agonie, à pouvoir comprendre en profondeur, à m'expliquer à moi-même, ce qu'est le Cri, la souffrance quand on est encore, pour quelques instants conscient, avant de tomber dans le néant et puis RIEN, rien que du Silence, encore pire que le Cri.
Mon mari était non seulement musicien mais également philosophe. Il a consacré toute sa vie aux écritures et réflexions concernant la souffrance, le mal, la liberté de l'homme obligé d’affronter ces étapes ! Il se l'est expliqué maintes fois en s'adressant aux jeunes de son entourage et cela a toujours été une de ses principales occupations, l'Homme.
À la maison, nous organisions des séances privées de philosophie où il était heureux d'exprimer aux jeunes, avec leurs interrogations, leur avis sur ces thèmes, sujets existentiels.
C'est un plaisir immense pour moi de pouvoir vous dédicacer mes deux textes concernant les derniers moments de la vie de mon compagnon. Nous avions soixante ans de vie de couple.
Avec mes pensées les plus respectueuses et affectueuses,
Merci pour lui, Docteur Machouraut.
Bieliavsky, Tatiana.
Posté: 2019-09-20 |
17:56:13 [
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