Nous ne quitterons pas la place sans rappeler quelques mots des parents du défunt. Niko est issu d'une famille russe d'émigrés suite à la Révolution de 1917.
Nos parents nous ont élevés comme des petits Russes parlant seulement la langue du pays qu'ils venaient de quitter eux-mêmes, s'exprimant au départ petitement en français. L'école russe nous a perfectionnés la langue, l'écriture. Les parents nous ont éduqués dans la religion orthodoxe. Tous deux, nous avons été baptisés.
L'école arrivée, pieds et mains, ils ont trempés leurs enfants dans l'école belge d'où Nicolas muni d'un diplôme universitaire en sciences, embryologue, sortit brillamment.
S'ensuit son mariage avec Sylvie Kalanski, (maman de Pierre Bieliavsky), dont les parents sont également des émigrés de la Pologne. Sylvie que nous savons très malade en ce moment dans une maison du 3ème âge est toujours en vie. Pas un instant, elle ne quitte mon esprit. Nous avons parcouru une bonne quinzaine d'années d'amitié sur le même chemin !
Notre mère, Sérafima Simionovna Kassianova a perdu son mari Serge Bieliavsky, (père de Nicolas et Tatiana) très vite après la guerre. En 1945, il revenait du front, (décès 1950 à l'âge de 48 ans). Elle n'avait qu'une petite trentaine d'âge, quant un second mariage s'est présenté à elle. Notre famille a donc été agrandie par la venue de deux enfants complémentaires, Olga (adoptée : fille de notre beau-père Alexandre Loukin) et Georges issu de ce second mariage, tous deux décédés il y a une quinzaine d'années !
Puis, s'en est suivie pour moi et Niko, notre vie privée, chacun prenant sa route personnelle. Nicolas jeunehomme très ouvert et curieux de tout, s'occupa toute sa vie de science, de peinture, sculpture, musique, littérature, d'art en général, qu'il transmis à ses petits enfants, aux jeunes intéressés de son entourage.
J'ai peu de renseignements sur sa vie privée que je connais mal. Simplement, je voulais souligner que non, Niko n'était pas l'unique enfant de sa mère, mais que nous formions à l'adolescence, une famille de quatre enfants issus de deux mariages. Il me semblait devoir souligner ce résumé de vie afin que nos jeunes sachent à peu près, qui nous sommes !
Nicolas n'a jamais pu laisser tomber sa russitude jusqu'à même à en parler trop autour de lui. Moi, j'ai également ce défaut, peut-êre est-ce une qualité, mais il est difficile pour des enfants d'émigrés d'ignorer la provenance familiale.
En ce qui me concerne, je suis Belge-Russe et le dernier mot ne parvient pas à s'effacer de ma tête. Mon cercle russe a fortement rétréci ! Il me reste sur le cœur comme une grosse tâche qui me fait souffrir !
Voilà donc quelques mots que je tenais à prononcer devant vous tous, devant ce caveau où reposent ma mère depuis 1991 et son fils Nicolas, mon frère, depuis ce 16 mai 2023.
Mon second frère Georges Loukin repose dans ce cimetière, mais la tombe n'existe plus. Notre père Serge est enterré au cimetière d'Evere, sa tombe n'existe plus !
Quant à Olga Loukin, elle est enterrée en Suisse près de son père, Alexandre-Alexandrovitch Loukin.
Il est évident que Nicolas appartient de par son érudition, son éducation et son incessant travail sur lui-même, au cercle de la haute culture de notre société appelée l'« Inteligentsia », classe engagée dans le travail de création et de diffusion de la culture.
Pour ceux qui l'ont aimé, côtoyé, connu, rencontré, il a représenté pour beaucoup, une personne exceptionnelle. Tous ceux qui ont reçu son amour, sa pensée, sa philosophie d'homme libre, ne me contrediront pas.
Il n'y a pas à dire : « oui mais »... « malgré que »..., nous sommes tous des « malgré que », des hommes provenant de la même glaise !
Décédé 11 mai 2023 Paix à son âme !
Posté: 2023-05-16 |
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