Voici déjà cent ans que la révolution russe a changé la face du monde. Son histoire écrite avec un grand H nous a permis observer à distance les vagues artistiques, les « ismes », les destins des artistes, des compositeurs et des poètes balayés par le nouveau pouvoir, par les nouvelles institutions et par la dictature du prolétariat, qui veut imposer sa politique et son goût.

En cette année 1917, les très Grands de la musique russe - Rachmaninov, Stravinski, Prokofiev - sont éblouis et ébranlés par le feu ardent de la Révolution. Ils partiront. Qui restera ?

Lourié, Roslavets, Glazunov. La fonction de Commissaire du Peuple chargé de la Musique (un Ministre de Lenine) sauvera-t-elle le premier et le titre du Directeur du Conservatoire le dernier ? Quelle est leur musique ? Subit-elle des conséquences de ce changement capital, La Révolution ? Les jeunes grandissent également sous les nouveaux drapeaux rouges. tout le monde connaitra leurs noms : Chostakovitch et Khatchaturian.

La conférence d'Elena Dolgouchine portera sur les noms et les œuvres souvent oubliées de la musique russe de l'époque de la Révolution 1917, mais également sur une attitude créative des uns et des autres, qui soit, se rallient au pouvoir, travaillent au théâtre , dans les associations (RAPM, ASM), dans l'enseignement et "convergent" vers l’horizon prolétarien, soit s'opposent individuellement ou sont anéantis. A quel moment pourrait-on écrire l'Art avec un grand A quand le pouvoir menaçant bascule vers la terreur ?

Une autre ligne « rouge » de la conférence - les rapports mutuels entre l'art pictural et musical à cette époque. On évoquera les recherches de Matiouchine et Kandinsky dans ce sens.